Les obligations, une bonne idée?

Délaissés par les investisseurs et malmenés par les banques centrales, les marchés obligataires viennent de connaître leur pire chute depuis au moins 50 ans. La normalisation des taux a toutefois rendu aux obligations leur rôle d’amortisseur dans un portefeuille selon Bernard Keppenne, Chief Economist de CBC Banque, et Vincent Juvyns, Global Market Strategist chez JP Morgan.

Comment expliquer les performances négatives des obligations depuis début 2022?

Bernard Keppenne: "Contrairement à ce que beaucoup ont pu croire, investir en obligations n’est pas toujours un long fleuve tranquille. L’évolution des taux peut en effet engendrer une importante volatilité comme on l’a vu depuis l’année dernière. En résumé, les cours des obligations baissent quand les taux montent afin d’offrir un rendement total (intérêts + différence entre prix de remboursement et cours d’achat) équivalent aux nouvelles obligations émises avec des taux plus élevés. La remontée des taux ayant été particulièrement forte, la chute des cours a également été marquée."

Cette tendance va-t-elle se poursuivre?

Bernard Keppenne: "L’essentiel de la hausse des taux est certainement derrière nous. Globalement, les rendements à moyen et long terme des obligations sont avant tout influencés par l’évolution des taux directeurs (à court terme) des banques centrales dont le pic est proche. Maintenant que l’inflation ralentit graduellement, les banques centrales vont en effet pouvoir relâcher la bride. Certains évoquent même de possibles baisses des taux directeurs en 2024."

Sur les marchés obligataires, les taux ont pourtant de nouveau augmenté en août. Pourquoi?

Vincent Juvyns: "D’autres éléments peuvent influencer les rendements obligataires. Le mois dernier, la baisse de la note financière des États-Unis par l’agence Fitch (de AAA à AA+) a ainsi eu un impact sur le rendement des bons du Trésor américain, véritable baromètre mondial. Parmi les autres facteurs soutenant les taux figurent aussi les retraits de liquidités des marchés par les banques centrales (quantitative tightening) ou le désengagement des grands gestionnaires de réserves monétaires (Chine, Japon, Arabie saoudite…). L’impact de ces éléments est toutefois moindre que les taux directeurs des banques centrales."

Cela signifie que les obligations sont à nouveau intéressantes?

Vincent Juvyns: "C’est certainement un bon moment pour investir en obligations. Le rendement réel, c’est-à-dire après déduction des perspectives d’inflation, est au plus haut depuis 2008 pour les obligations américaines. Les obligations peuvent ainsi à nouveau pleinement jouer leur rôle d’amortisseur dans un portefeuille d’investissements diversifié. Même si cela n’a pas été le cas en 2022, cette classe d’actifs est une excellente valeur refuge en période chahutée sur les marchés. Les obligations avaient ainsi généré un rendement positif lors de l’explosion de la bulle Internet en 2000, durant la crise financière de 2008 ou en pleine pandémie en 2020."

Certains types d’obligations sont-ils à privilégier?

Vincent Juvyns: "De nombreux segments offrent des opportunités, mais l’investisseur ne doit pas se laisser aveugler par les rendements de base. Dans un environnement marqué par une baisse des liquidités, les écarts de taux et performances risquent de se creuser comme on a déjà pu l’observer ces derniers mois entre les dettes allemandes et italiennes."

Bernard Keppenne: "Les différents segments des marchés obligataires répondent à des besoins différents. Les obligations souveraines de référence sont idéales comme outil de couverture alors que d’autres titres en devises ou d’entreprises peuvent offrir des rendements élevés. Les opportunités dépendent ainsi du profil de chacun. Nous observons toutefois une constante à travers tous les segments, les obligations vertes ont le vent en poupe et ce n’est probablement qu’un début, comme nous l’expliquerons dans le webinaire."

Le rendement réel des obligations américaines est aujourd’hui au plus haut depuis 2008.

Vincent Juvyns, Stratégiste JP Morgan

Les obligations vertes ont le vent en poupe et ce n’est probablement qu’un début.

Bernard Keppenne, Chief Economist de CBC Banque

Envie d’en savoir plus?


L’économie et les marchés financiers sont à un tournant.

Entre désinflation, hausse des taux, risque de récession, guerre en Ukraine et crise immobilière en Chine, votre portefeuille est sous haute tension.

Pour y voir plus clair, inscrivez-vous sans plus tarder au webinaire-débat organisé le 05/10 à 18h par CBC Private Banking avec Bernard Keppenne (CBC), Michel Ernst (CBC), Olivier Pauwels (BlackRock) et Vincent Juvyns (JP Morgan), animé par Amid Faljaoui (Trends Tendances).

S'inscrire au webinaire >

Interview de Cédric Boite pour Trends Tendances.
 

Disclaimer

La présente publication est une interprétation générale de la situation économique actuelle et ne peut être considérée comme un conseil en investissement, une recommandation d’investissement dans les instruments financiers décrits ou une proposition de stratégie d’investissement. 

Les informations contenues dans cette publication peuvent être réutilisées à condition d’en faire la demande et que CBC donne son accord explicite. La réutilisation doit dans tous les cas se limiter aux informations textuelles. Les informations contenues dans cette publication sont fondées sur des sources jugées fiables par CBC Banque. Leur exactitude, leur exhaustivité et leur caractère actuel ne sont toutefois pas garantis. Il ne peut être garanti que les scénarios, risques et prévisions présentés reflètent les perspectives du marché, ni qu’ils seront corroborés par la réalité.  CBC Banque (en ce compris tous leurs préposés) ne peuvent être tenus responsables des conséquences dommageables résultant directement ou indirectement de l’accès, de la consultation ou de l’utilisation des informations et données figurant dans la présente publication ou sur le site www.cbc.be 

CBC Banque SA – entreprise placée sous la surveillance de la FSMA – www.cbc.be

Vous êtes célibataire sans enfants? Qui héritera de votre patrimoine en cas de décès? Quels seront les droits de succession à payer?

Vous êtes célibataire sans enfants? Qui héritera de votre patrimoine en cas de décès? Quels seront les droits de succession à payer?

Les Professions Libérales Médicales: des entrepreneurs comme les autres

Les Professions Libérales Médicales: des entrepreneurs comme les autres

Usufruit d’une seconde résidence ou d’un immeuble de rapport: avantages, limites et obligations

Usufruit d’une seconde résidence ou d’un immeuble de rapport: avantages, limites et obligations

Macron a peut être pris le risque de provoquer une nouvelle crise de la dette

Macron a peut être pris le risque de provoquer une nouvelle crise de la dette