La thématique favorite des investisseurs n’est pas celle qu’on croit!

Tableau des principaux indices boursiers au 27/10/2023

Quelles sont les thématiques prioritaires des investisseurs actuellement?

Au vu des nombreux articles publiés dans les médias, on serait tenté de répondre: l’intelligence artificielle, les énergies renouvelables, les "big tech", les véhicules électriques, les marchés émergents, l’or ou encore les matières premières. Et bien non, selon une étude américaine publiée le 30 août dernier, la stratégie de loin la plus populaire auprès des investisseurs particuliers est l’investissement en dividendes! 50% des personnes interrogées ont choisi cette stratégie d’investissement en priorité devant l’intelligence artificielle (36%), l’indexation boursière (36%), les énergies renouvelables (33%) ou encore les "big tech" (31%)! The Retail Investor Report: They’re not leaving, so what’s next? | by Public | Public Stories | Aug, 2023 | Medium                                       

Pourquoi les dividendes sont-ils tellement appréciés des investisseurs particuliers?

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Un constat important: les dividendes sont plus résilients que les bénéfices

Quels sont les secteurs les plus généreux en termes de dividendes?

Les sociétés de certains secteurs ont la réputation de verser des dividendes donnant des rendements importants. A ce titre, on peut ainsi citer les telecoms, la finance, l’immobilier ou l’énergie. Mais les conditions économiques ainsi que certaines contraintes liées à un secteur plutôt qu’à un autre peuvent, à un certain moment, davantage privilégier un secteur plutôt qu’un autre.

Par exemple, en 2019, juste avant le début de la pandémie, le secteur financier (en bleu foncé sur le graphe ci-dessous) générait la croissance des dividendes la plus rapide. Mais vu l’incertitude économique qui a ensuite prévalu, la Banque Centrale Européenne (BCE) a d’abord (fin mars 2020) imposé aux banques un gel complet des dividendes pour ensuite (en décembre 2020) assouplir cette directive. A ce moment, les banques désirant verser des dividendes étaient invitées à plafonner leur versement à 15% des bénéfices cumulés des exercices 2019 et 2020, ou 20 points de base du ratio de fonds propres durs dit «CET1», le montant le plus bas devant être retenu.

Mais en 2022, l’énergie (en bleu clair sur le graphe sur le graphe) a occupé la première place grâce à l’explosion des prix pétroliers générant des bénéfices historiques et, partant, des dividendes en forte croissance.

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Quel rendement dividendaire peut-on espérer actuellement?

Géographiquement, il y a des différences parfois importantes. Ainsi aux USA, le rendement dividendaire brut moyen n’est que de 1.62% actuellement. Cette "absence de générosité" envers les actionnaires masque 2 choses: d’une part le fait que beaucoup de sociétés préfèrent au paiement de dividendes les rachats d’actions ("share buyback") plus intéressants fiscalement parlant. 2e explication, la proportion très importante de sociétés technologiques qui représentent 40% de l’indice S&P 500 au sens large. Celles-ci payent généralement moins de dividendes et se focalisent plutôt sur les dépenses en R&D. C’est ce phénomène qui explique aussi pourquoi aux Pays-Bas les sociétés de l’AEX (qui comprend 25% de sociétés techno, la proportion la plus importante en Europe) affichent un rendement brut moyen de seulement 2.77%.

Par contre en Allemagne, les sociétés reprises sur l’indice DAX donnent un rendement brut moyen de 3.92%. En France, l’indice CAC 40 affiche un chiffre de 3.40%. Et en Belgique le rendement de l’indice BEL20 est actuellement en moyenne de 3.69% brut (soit 2.58% net). Mais sachant par ailleurs que, toujours en Belgique par exemple, certains secteurs donnent actuellement un rendement bien supérieur comme les SIR (actions immobilières) ou les financières qui offrent - en moyenne - un dividende de plus de 7% brut (soit 5.5% net)…

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Beaucoup de sociétés avec des bénéfices élevés et qui distribuent alors des dividendes importants sont des entreprises capables d’augmenter les prix qu’elles facturent à leurs clients pour compenser la hausse de leurs propres coûts d’exploitation selon le fameux principe du "pricing power". Voir à ce titre notre chronique d’avril 2022: Le "pricing power", l’arme anti-inflation de certaines sociétés - Private Banking CBC0

Selon JP Morgan, un autre gestionnaire mondial d’actifs, il a été démontré que les dividendes sont plus stables que les bénéfices en cas de récession. Les dividendes résistent bien car les sociétés qui en distribuent ne veulent [généralement] pas les réduire, même en cas de baisse de leurs bénéfices, préférant si nécessaire puiser dans leurs réserves pour maintenir les versements. Les taux de distribution (la part des dividendes dans les bénéfices) ont donc tendance à augmenter en période de récession. Les entreprises qui parviennent à maintenir un dividende stable (voire croissant) en toutes circonstances (les fameux "aristocrates du dividende") ont tendance à surperformer en période de récession. Les avantages des actions versant des dividendes élevés dans un environnement stagflationniste | J.P. Morgan Asset Management (jpmorgan.com)

Selon une étude du gestionnaire mondial d’actifs Fidelity, publiée fin mai 2023, « Une façon de bénéficier des avantages des actions dans la lutte contre l’inflation peut être de rechercher des types d’actions qui ont historiquement surperformé lorsque l’inflation était élevée. ». Une caractéristique clé à rechercher est de savoir si elles versent ou non des dividendes et, surtout, des dividendes en croissance.

Et selon Fidelity, les dividendes ont contribué à environ 40% du rendement total de l’indice boursier américain S&P 500 depuis 1930. Mais au cours des années 1940, 1970 et 1980, lorsque l'inflation était en moyenne de 5% ou plus, les dividendes ont produit 54% de ce rendement total, comme on le voit sur tableau ci-dessous. Inflation and dividend-paying stocks | Fidelity