Le secteur des animaux de compagnie se rit de la crise du pouvoir d’achat!

Tableau des principaux indices boursiers au 04/08/2023

Alors que l’inflation réduit, parfois sensiblement, le pouvoir d’achat de nombreux ménages depuis plus d’un an, le secteur des animaux de compagnie ne semble ne pas ressentir cette crise qui perdure… Et non seulement ce secteur résiste bien à la crise mais sa perspective de croissance est en fait alimentée par 4 tendances irréversibles:

  1. l'augmentation du nombre d'animaux de compagnie:
    • Ce phénomène s’est amplifié lorsque la pandémie s’est installée en 2020, de nombreuses personnes adoptant des animaux de compagnie pour contrer le confinement et l’isolement…
    • Par ailleurs les "millennials" (personnes nées entre 1980 et 1994) considèrent de plus en plus les animaux de compagnie comme une véritable alternative aux enfants…
  2. l'humanisation des animaux de compagnie qui a multiplié les produits et services répondant à de nombreux besoins, les propriétaires traitant de plus en plus leurs animaux comme des membres de leur famille.
  3. l'augmentation du prix des aliments et des produits de soins pour animaux de compagnie.
  4. le passage à l'internet et aux nouvelles technologies.

Et si le secteur des animaux de compagnie ne concerne pas uniquement les chiens et chats, certains experts estiment néanmoins qu’il y aurait plus de 500 millions de chiens dans le monde et plus de 400 millions de chats! Hormis les chiens et les chats, il faut aussi mentionner les poissons, les petits mammifères (lapins, hamsters,…), les oiseaux (perroquets, perruches,…) et les "NAC" ou Nouveaux Animaux de Compagnies (serpents, tortues, furets, lézards,…).

Concrètement, rien qu’en Europe, 88 millions de foyers en Europe auraient au moins un animal de compagnie et 67% seraient des chiens et des chats…

Ce secteur représente donc un business très important. Selon un rapport très récent de Bloomberg Intelligence, l'industrie des animaux de compagnie devrait passer de 320 milliards de dollars aujourd'hui à près de 500 milliards de dollars d'ici 2030! Les ventes d'aliments pour animaux de compagnie resteront la catégorie de dépenses la plus importante et devraient connaître une augmentation de 52% pour atteindre plus de 135 milliards de dollars d'ici à 2030. L'analyse montre aussi (voir tableau ci-dessous) que les États-Unis devraient rester le plus grand marché des animaux de compagnie au monde, avec des ventes avoisinant les 200 milliards de dollars d'ici la fin de la décennie. L’Europe est le 2emarché le plus important. USA et Europe représentent ainsi les ¾ du marché des animaux de compagnie.

Graphique d'illustration

Autre constat très intéressant, l'industrie des animaux contribue largement au développement économique: ainsi en Europe, on estime que près de 1.000.000 emplois directs et indirects sont créés dans ce secteur.

En Belgique, ou 53% des personnes possèdent un animal de compagnie, selon une étude de Comeos publiée à l’automne dernier, 3.5 milliards d’euros sont dépensés chaque année pour les animaux de compagnie dans notre pays. Ce chiffre inclut la nourriture et les autres produits ou services. Rien que pour la nourriture, chaque belge propriétaire d’un chien dépense par exemple en moyenne 549 euros par an pour son animal…

Mais si la nourriture représente une part importante du budget, d’autres produits ou services sont aussi de plus en plus importants. En fait, le phénomène d'humanisation des animaux de compagnie a multiplié des produits répondant aux besoins des animaux en matière non seulement d'alimentation mais aussi de sécurité, de dressage, de literie, de jouets, de produits de bain, etc. Les services pour animaux de compagnie comme les gardes, les promenades, les soins et les pensions enregistrent également une importante tendance à la hausse.

C'est aussi un secteur économique qui profite et qui surfe sur les innovations technologiques. De nombreux objets connectés pour chats, chiens ou autres animaux voient ainsi régulièrement le jour: colliers permettant de géolocaliser son animal préféré, distributeur de nourriture relayé à un smartphone programmable à distance, etc. Enfin internet a dopé le secteur. Ainsi actuellement près de la moitié des propriétaires d'animaux achètent de la nourriture en ligne contre une trentaine de % il y a 5 ans.

Notons enfin que l’assurance-santé pour animaux se développe aussi fortement et devrait, selon certaines sources, dépasser les 10 milliards d’USD d’ici 2025 avec un taux de croissance annuel de près de 7%. Les frais de vétérinaires peuvent en effet coûter très cher: ainsi par exemple, pour une opération chirurgicale pour une rupture des ligaments croisés la facture peut atteindre 900 à 1.600 euros! Pour une séance de radiothérapie en cas de cancer, le coût se situerait entre 1.200 et 1.500 euros…

Dans certains pays l’assurance pour animaux est déjà largement démocratisée, comme en Suède où, signalait le journal Les Echos il y a 2 ans, 91% des chiens et 56% des chats sont assurés!

En bourse, l’indice mondial "Stoxx Global Pet Care Index" (en blanc ci-dessous) qui regroupe 35 sociétés ayant des activités dans les produits et services pour animaux de compagnie a bénéficié, en 2020 et 2021, de ce qu’on pourrait appeler l’effet Covid. Les ménages ont alors dépensé sans compter pour leurs animaux. A partir de 2022, l’effet s’est clairement estompé, mais depuis fin 2019 l’indice Stoxx Global Pet Care continue à tenir la dragée haute par rapport au S&P 500 (en orange), pourtant très favorablement boosté par les actions technologiques, en particulier en 2023. D’un autre côté, l’indice Stoxx Global Pet Care surperforme toujours par rapport à l’indice Stoxx 600 Europe (en jaune) depuis près de 3 ans et demi… Bref, le marché des animaux de compagnie a des fondamentaux qui semblent toujours charmer les investisseurs!

Graphique d'illustration

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