Comment interpréter le comportement différent des indices boursiers?

Tableau des principaux indices boursiers au 23/09/2022

Dans cette année 2022 particulièrement difficile pour les investisseurs, certains s’interrogent sur le comportement différent des indices boursiers (comme on le voit ainsi sur le tableau ci-dessus) selon le pays ou la région auxquels ils font référence. Parfois des indices d’un même pays connaissent des évolutions (très) contrastées, comme par exemple aux Etats-Unis avec le Dow Jones, le S&P 500 ou le Nasdaq.

On peut définir simplement un indice boursier comme la moyenne, pondérée ou pas, des cours d’un ensemble d’actions (ou "panier"), regroupées suivant leur pays, leur région et / ou leur secteur ou segment d’activité. Si quelques indices généraux sont le plus souvent cités, en fait il existe un peu plus de… 3 millions d’indices boursiers référencés dans le monde selon l’Index Industry Association (IIA). Ce chiffre est en forte croissance ces dernières années. La principale explication à cet engouement est l’augmentation significative du nombre d'indices environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), ainsi que la hausse des indices à revenu fixe.

Les indices boursiers sont créés et calculés par des sociétés spécialisées: les fournisseurs d’indices. Les plus connus sont MSCI et S&P, mais les places boursières (Euronext, FTSE, Nasdaq…) ou les fournisseurs d’information financière (Bloomberg, Morningstar…) développent également leurs propres indices.

En 2020, l’IIA a constaté une augmentation de 40,2% du nombre d'indices ESG, un chiffre qui a tendance à augmenter depuis la toute première enquête menée en 2016, reflétant l'intérêt croissant des investisseurs pour l'investissement durable. Et d’ailleurs l’année suivante, l’enquête 2021 a révélé que le nombre d'indices ESG dans le monde a augmenté de 43,2% au cours de l'année passée.

Le nombre d’indices boursiers existants – plus de 3 millions donc - est d’autant plus impressionnant qu’il n’existe dans le monde "que" environ 58.500 sociétés cotées selon la WFE (World Federation of Exchanges), la plupart des indices utilisent donc les mêmes "ingrédients" mais en changeant quelque peu la "recette"…

Pourquoi les indices boursiers sont-ils créés?

Ils servent d’abord de référence pour un marché boursier. Comme dans un magasin, un marché boursier a intérêt à exposer "en vitrine" d’abord ses produits (les actions) les plus emblématiques pour attirer un chaland plutôt que de présenter tout ce dont il dispose. Les indices sont aussi régulièrement utilisés comme sous-jacent pour des instruments dérivés, il faut donc dans ce cas que les actions qui composent ces indices soient suffisamment liquides (pouvant faire l’objet de transactions sans trop de difficultés). Et évidemment, les indices servent de référence (de "benchmark") aux investisseurs particuliers ou aux gérants de fonds.

Pourquoi les indices évoluent-ils de manière différente selon les continents ou les pays?

Selon l’évolution économique, les investisseurs vont plutôt privilégier tel ou tel pays, ou continent, et donc acheter les actions correspondantes au détriment d’autres. Mais d’autres facteurs peuvent jouer comme par exemple une fiscalité différente, l’évolution d’une devise ou une situation politique plus ou moins compliquée (on pointera ainsi le "bannissement" des actions et donc indices russes depuis l’invasion de l’Ukraine)…

Pourquoi les indices européens ne fluctuent-ils pas selon la même amplitude?

Outre les facteurs nationaux que l’on vient d’évoquer, les principaux indices européens n’ont pas le même type de composition sectorielle. Et les secteurs n’évoluent pas de manière symétrique… Ainsi le CAC40 (pour Cotation Assistée en Continu), créé en 1988, est donc composé de 40 actions, choisies parmi les 100 plus grandes sociétés cotées, sur base de différents critères. Le segment du luxe représente la plus grande part de l’indice (soit environ 23%). C’est très différent par exemple du DAX allemand (pour Deutscher AktieindeX), créé en 1987 et comptant 30 valeurs cotées à Francfort. Ici, ce n’est pas le luxe qui domine, mais largement l’économie classique, les actions industrielles comptant pour 18.5% du DAX, devant le secteur des matériaux (+16% environ: Linde essentiellement) et les actions financières (+15.6%).

Aux Pays-Bas et en Belgique c’est aussi très différent d’un point de vue sectoriel. L’indice AEX hollandais (pour Amsterdam Exchange Index) comprend 25 actions et ce sont les secteurs de la consommation de base et de la technologie qui sont ici les plus largement représentés comptant chacun pour environ 25% de l’AEX. Notre BEL20 national est intimement lié à l'apparition des produits dérivés sur indice et a été lancé le 18 mars 1991 sur base d’un "panier" de 20 actions dont la composition a fort changé depuis cette date. Des 20 actions initiales, seules 5 subsistent encore dans le BEL20. L’indice est largement dominé par le secteur financier (31% environ) la santé et particulièrement les biotech ( 26%) et la consommation de base (13.5%).

Graphique d'illustration

L’Asie est de plus en plus importante en matière d’indices

Longtemps, l’indice japonais NIKKEI a représenté l’essentiel des indices asiatiques.  Il regroupe les 225 titres des plus importantes sociétés cotées à la Bourse de Tokyo, la consommation cyclique (21%, la société Fast Retailing étant d’ailleurs la principale société cotée avec 9.5%) précédant les actions technologiques (environ 20%) et industrielles (18.7%).

Mais l’émergence économique chinoise met aussi de plus en plus dans la lumière l’indice HANG SENG INDEX  qui reprend près de 70 entreprises de la Bourse de Hong Kong, surtout des actions financières (35%) et technologiques (29%). Autre indice très significatif, le CSI 300, composé de 300 valeurs de type A (c’est-à-dire les valeurs des entreprises chinoises accessibles aux investisseurs locaux chinois et aux opérateurs étrangers qui ont réussi à obtenir le statut de Qualified Foreign Institutional Investors auprès du gouvernement de Pékin) avec la plus forte capitalisation, cotées à la fois sur les bourses de Shanghai et de Shenzhen.

Qu’en est-il des marchés boursiers américains?

Différents indices représentent les Etats-Unis dont le célèbre Dow Jones qui regroupe les 30 "principales" actions cotées sur le marché américain. C’est le plus ancien indice américain (créé en 1896) mais aussi le plus (ou trop) simpliste car non pondéré selon la capitalisation boursière… Au fil du temps, le S&P 500 (Standard & Poor’s) est devenu le plus important indice boursier aux USA. Il comprend actuellement 503 actions, le secteur technologique étant de loin le plus "lourd" (poids de 26.7% de l’indice), devant les soins de santé (14.7%) et la consommation cyclique (11.7%). Apple, Microsoft, Amazon, Tesla et Alphabet sont les 5 principales valeurs de cet indice en termes de pondération, elles comptent pour environ 22% du S&P 500.

Quant au NASDAQ (pour National Association of Securities Dealers Automated Quotation), c’est l’indice des principales valeurs technologiques de la bourse américaine, celles-ci pesant environ 49% de l’indice, devant la consommation cyclique (20.8%) et la santé (surtout des actions biotech) représentant 8.6%.

Pour la petite histoire, l’indice le plus large qui existe au monde est l’indice américain Wilshire 5000 composé de toutes les actions des sociétés cotées sur le marché américain, soit environ 3.500 actuellement.

Les indices globaux sont de plus en plus utilisés en tant que "benchmark"

Un portefeuille d’investissement étant de plus en plus international, les indices supranationaux prennent de plus en plus d’importance comme l’indice Stoxx 600 Europe dans lequel les 600 actions proviennent essentiellement de Grande-Bretagne (25%), de France (16.7%), de Suisse (15.6%) et d’Allemagne (12.8%), 13 autres pays représentant le solde, dont la Belgique.

A l’échelle mondiale, l’indice MSCI WORLD ACWI (pour Morgan Stanley Capital International – All Countries Weighted Index) est devenu une des principales références des gestionnaires de portefeuille; Il représente 23 marchés développés et 24 marchés émergents (voir ci-dessous). Avec 2.898 actions représentées, l'indice couvre environ 85% de l'ensemble des opportunités d'investissement en actions.

Tableau d'illustration

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