Retour sur le webinaire
Inflation, hausse des taux, guerre en Ukraine, menace de récession, prix de l’énergie, l’environnement demeure inquiétant à court terme. Mais il offre aussi de nombreuses opportunités, tant en actions qu’en obligations.
Amid Faljaoui, directeur de Trends-Tendances, a reçu lors d’un webinaire exclusif Vincent Juvyns (Stratégiste chez JP Morgan AM), Olivier Pauwels (Directeur chez BlackRock), Bernard Keppenne (Chief Economist de CBC Banque) et Michel Ernst (Stratégiste actions chez CBC Banque privée) pour faire le point sur l’actualité économique et financière. Découvrez les sujets abordés lors du webinaire et approfondissez-les à l’aide des différentes séquences thématiques ci-dessous.
Une actualité dominée par le retour de l’inflation comme l’explique Bernard Keppenne. L’inflation provient à l’origine de l’explosion de la demande au sortir de la crise de la covid, ce qui a engendré une hausse des prix des matières premières et a aggravé les problèmes d’approvisionnement. Dans un deuxième temps, la guerre en Ukraine a provoqué un choc de l’offre puisque l’Ukraine et la Russie sont d’importants producteurs de pétrole, de gaz, d’aluminium ou de blé notamment.
Ensuite, l’inflation s’est propagée par les effets de second tour. Les entreprises ont répercuté la hausse des coûts sur les prix de vente, entretenant le mouvement inflationniste et engendrant par effet d’entraînement une hausse des salaires qui est, à son tour, de nature à faire monter les prix. L’inflation, concentrée initialement sur les biens, est ainsi désormais largement soutenue par les prix des services.
Selon Olivier Pauwels, ce cycle inflationniste s’est installé avec la complaisance des banques centrales dans un premier temps. Elles ont d’abord considéré que l’inflation était temporaire avant de réaliser que non. La Réserve fédérale américaine (Fed) a ainsi été contrainte de relever très rapidement son taux directeur au cours des 18 derniers mois.
Aujourd’hui, le pic des taux des banques centrales est proche, mais cela ne signifie pas que le loyer de l’argent va baisser rapidement. Au contraire, Olivier Pauwels souligne que les banques centrales vont devoir garder leurs taux à un niveau élevé pour gérer une inflation persistante. Les taux de marchés américains pourraient même encore augmenter alors que les investisseurs réclameront un rendement supérieur au vu des importants besoins de financement des États-Unis comme l’illustre la baisse du rating du pays par l’agence Fitch.
En Bourse, la hausse des taux affecte tout particulièrement certains secteurs plus exposés comme l’immobilier ou les services aux collectivités selon Michel Ernst. Nombre de ces entreprises sont fortement endettées et voient ainsi le coût de leurs financements augmenter.
D’après Michel Ernst, le réchauffement climatique complexifie la vision que l'on a de l'économie. Car ces problèmes climatiques engendrent inévitablement des problèmes économiques. En plus des drames humains, pensons à l’impact financier des inondations, des incendies survenus cet été au Canada, en Grèce ou encore en Espagne… Force est de constater que les incidents se multiplient et s’aggravent. Il existe néanmoins des solutions et de nombreuses initiatives sont mises en place comme le souligne Michel Ernst : régime de transition énergétique, recherche d’une meilleure efficacité énergétique dans l’immobilier…
Pour les investisseurs, la hausse des taux n’est toutefois pas que négative, le moment est ainsi propice pour revenir vers les obligations selon Vincent Juvyns. En investissant dans des titres de moyen-long terme, l’épargnant pourra profiter pendant de longues années des taux attractifs actuels. Vous pouvez même combiner rendement et bonne action grâce aux obligations vertes qui sont destinées à financer des projets de transition vers une économie décarbonée.
En termes d’émetteurs, Olivier Pauwels souligne que les obligations d’entreprises offrent aujourd’hui une prime de risque insuffisante dans un environnement économique très incertain.
Les marchés des actions offrent aussi des opportunités alors que l’économie se montre très résiliente.
Michel Ernst épingle les technologies au sens large. Dans nos sociétés numérisées, il est logique que les portefeuilles d’investissement suivent cette tendance. D’autant plus que l’intelligence artificielle (IA), l’informatique quantique ou la robotique offrent d’innombrables possibilités d’innovation. Tactiquement, le stratégiste de CBC retient aussi les secteurs de la consommation de base et de la santé qui se distinguent traditionnellement en phase de ralentissement.
Olivier Pauwels et Vincent Juvyns plébiscitent aussi le secteur de la santé qui combine plusieurs atouts : valorisation, profil de risque et innovation. Le spécialiste de BlackRock y ajoute les actions japonaises alors que la politique de la Banque du Japon reste accommodante et que les réformes engagées devraient améliorer la rémunération des actionnaires.
Vincent Juvyns combine pour sa part la santé avec le thème de l’IA en général. Les cours des leaders ont certes déjà fortement progressé, mais les débouchés sont très nombreux.