Pour l'investisseur, le printemps rime bien souvent avec paiement des dividendes.

Alors qu’en Europe, les mois d'avril, mai et juin sont LA période de "paiements des dividendes", il nous semble opportun et pertinent de donner un coup de projecteur sur l'impact pour l'investisseur de ces opérations qui ponctuent la vie des entreprises.

Il est intéressant de constater que d'un côté ou de l'autre de l'Atlantique, les habitudes divergent. Alors que les entreprises US privilégient maintenant majoritairement les opérations de "Buyback" (rachat d'actions propres pour ensuite les détruire - ce qui augmente la valeur des titres existants - "opération relutive"), les entreprises européennes ont plutôt pour habitude de partager les bénéfices ou une partie de ceux-ci (soit le Payout Ratio) avec les actionnaires par le paiement d'un dividende (ce qui aura pour effet de diminuer la valeur intrinsèque et de l’entreprise).

Selon un article du journal financier "Les Echos*", les rachats d'actions représentent environ 30% des montants reversés aux actionnaires en Europe alors qu'aux Etats-Unis, il s'agit de près de 70%. 16% des sociétés européennes pratiquent le "Buyback" contre 80% des sociétés américaines. Cependant, depuis quelques années déjà, la proportion d'entreprises européennes qui recourent aux rachats d'actions est en constante évolution.

Qualifié de plus souple (l’entreprise n’est pas tenue par les habitudes ou exigences d’un "dividend yield" ou encore d’un timing déterminé), le rachat d’action permettrait de mieux saisir et calibrer les opportunités de marchés et offrir ainsi à l’investisseur de meilleures perspectives de rendement. 

Il est également intéressant de se pencher sur la portée qu'aura l'une ou l'autre manière de procéder sur les indices boursiers par ailleurs soumis en plus à des modes de calcul différents. Alors que le CAC40 - les 40 plus importantes entreprises cotées de France - évolue "hors dividendes", la DAX - qui comprend les 30 plus importantes entreprises allemandes - se calcule "dividendes réinvestis".

Il existe d’ailleurs des versions moins connues de chacun des indices. L’indice CAC40 calculé "dividendes inclus" s’appelle le CAC40GR (Gross Total Return), tandis que l’indice DAX "hors dividendes" se dénomme le DAX PR (Price).

Il est intéressant de constater lorsqu'on décortique et que l'on compare "des pommes et des pommes", que l'image de l'évolution de ces deux indices est bien plus proche qu'il n'y parait.

Il n'est pas rare d'entendre durant ces périodes d'avril - mai - juin qu'un titre provoque de l'inquiétude par un recul de 4 ou 5% à l'ouverture des marchés sans raisons apparentes mais concomitant ce jour-là à la cotation ex-dividende (ci-dessous Engie dont le dividende a été "détaché" le 24 mai).

Jauger du comportement et du return d'un investissement va donc bien au-delà que de suivre l'historique d'un graphe décrivant l’évolution d’un titre ou d’un index communément reconnu.

Par ailleurs, en tant qu'entreprise, faire le choix de payer un dividende important ou de privilégier le rachat d'actions propres (Buyback) doit aussi s'étudier en tenant compte de l'impact psychologique et stratégique que cela aura sur le comportement de l'investisseur et sur la typologie d'actionnaire qu'elle souhaite attirer ou conserver.

Certaines entreprises vont privilégier un dividende trimestriel ou en deux temps en fonction de l'évolution de l'année en cours, voire parfois en anticipation du dividende espéré l’année suivante ou encore accorder un dividende exceptionnel en fonction d'une opération particulière.

Les investisseurs ont classé les entreprises en différents sous-groupes en fonction de leurs habitudes dividendaires: on entendra parler de thèmes d'investissements tels que "Dividend Aristocrat", "Equity High Dividend" ou encore à l'opposé "Equity Buyback".

Un œil sur les habitudes ou la capacité à verser un dividende peut également éclairer sur la nature, les ambitions de l'entreprise et la situer dans son cycle de croissance: une start-up privilégiera la conservation de chaque cent de trésorerie en vue de l'allouer au développement de son projet tandis qu'une entreprise mature et peu endettée qui profite de revenus récurrents pourra se permettre de partager de façon relativement prédictive les bénéfices annuels.

La redistribution envers les actionnaires de la richesse créée par l'entreprise, qui dans un marché parfait et d'un point de vue théorique, devrait être neutre, peu importe la méthode retenue, s'avère dans la réalité, un biais auquel l'investisseur sera sensible en fonction de ses objectifs et convictions. 

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