Des relèvements de taux qui ne doivent pas faire paniquer
- La Réserve fédérale américaine a relevé mercredi ses taux d'intérêt directeurs de 75 points de base.
- La Banque centrale européenne propose une réponse à la hausse des écarts de taux d'intérêt dans la zone euro.
- Pour l'instant, notre scénario de base reste celui d’un atterrissage en douceur.
La volatilité l’emporte
Par rapport au début de l'année 2022, l'indice américain S&P500 a baissé de 18% en mai et le Nasdaq de 28%. Après un bref répit, les taux d'intérêt américains ont encore augmenté pour dépasser les 3%, ce qui a porté un coup dur aux valeurs de croissance. En Europe aussi, les bourses ont chuté.
Cette baisse a été suivie d'un petit "rallye relatif", qui a pris fin brutalement avec la publication des chiffres de l'inflation pour le mois de mai. Les prix à la consommation américains ont augmenté de 8,6% en base annuelle alors que le marché s’attendait à 8,3%. Les investisseurs craignaient que la Réserve fédérale américaine ne resserre trop les taux dans le but de freiner l'inflation. Avec toutes les conséquences négatives que cela aurait sur la croissance économique...
Les Banques centrales intensifient leur lutte contre l'inflation
La Banque centrale américaine a relevé le taux des fonds fédéraux de 0,75% pour le porter à une fourchette allant de 1,5% à 1,75% dans la nuit de mercredi à jeudi, soit le niveau d’avant la pandémie. Un tel resserrement est très exceptionnel... mais pas inattendu. Le président Powell a annoncé de nouvelles hausses de taux d'intérêt, mais il a aussi immédiatement rassuré les marchés financiers: "Des hausses de taux d'intérêt aussi importantes restent exceptionnelles". Un message rassurant, car les pertes observées initialement sur le marché des actions se sont transformées en bénéfices. Toutefois, le soulagement a été de courte durée: jeudi, les bourses européennes et américaines ont chuté de quelque 3%, tandis que le Nasdaq a même perdu 4%. Les marchés craignent principalement un "atterrissage brutal" de l'économie.
En effet, la Réserve fédérale a abaissé, mercredi, ses prévisions de croissance économique américaine de 2,8% à 1,7%. Clairement plus bas, mais pas des niveaux de récession. Selon ses propos, Powell vise un "atterrissage en douceur". Pour rappel, lors des périodes précédentes de fortes augmentations des taux d'intérêt, la Réserve fédérale américaine a parfois annulé les hausses de taux d'intérêt après quelques trimestres afin de permettre un atterrissage en douceur de l'économie. Pensez aux années 1990.
L'Europe aussi est aux prises avec un taux d'inflation élevé de 7,3%. La Banque Centrale Européenne a annoncé qu'elle augmenterait son taux de dépôt en juillet.
Mercredi, la BCE a tenu une réunion d'urgence. La raison en était l'écart croissant des taux d'intérêt entre les pays fortement endettés, comme l'Italie, et les pays moins endettés, comme l'Allemagne. Aucune mesure concrète n'a été prise. Un nouvel instrument sera préparé au sein des "comités compétents", mais aucun autre détail n'a été donné pour l'instant.
Nous nous positionnons pour un atterrissage en douceur
Pour le moment, les bourses anticipent une baisse de la croissance économique, tant en Amérique qu'en Europe, mais pas une récession. Il est possible que le rythme de hausse des prix ralentisse au second semestre, ce qui permettrait aux Banques centrales d'agir plus doucement. KBC Asset Management prend en compte un scénario de fin de cycle dans lequel la croissance économique subit des pressions, mais ne conduit pas à une récession. En d'autres termes, un atterrissage en douceur. Nous restons prudents, prêts à réagir au cas où des opportunités se présenteraient.
Nous continuons toujours de privilégier les investissements systématiques et fractionnés sur une période déterminée, ce qui permet de "lisser" les cours d’achat et de contrecarrer quelque peu la volatilité présente sur les marchés.