Question à un expert: «Les obligations, la ligne Maginot de cette fin de décennie?»

Laurent Remacle, Directeur du Centre Institutionnels chez CBC Banque

Question à un expert: «Les obligations, la ligne Maginot de cette fin de décennie?»

Laurent Remacle, Directeur du Centre Institutionnels chez CBC Banque

Fonds de pension, fonds de sécurité et d’existence, fédérations, grandes entités du secteur public, hôpitaux, mutualités, … Les investisseurs institutionnels ont chacun leurs objectifs propres d’investissement mais tous adoptent un cadre de risque très précis.

Pour répondre à leurs contraintes spécifiques, le Centre Institutionnels de CBC Banque s’appuie sur un processus d’investissement dédié à cette clientèle, fondé sur nos convictions et de solides outils quantitatifs. De cette manière, CBC peut garantir à tous ses clients le meilleur rendement en fonction de leur cadre de risque. Tour d’horizon d’un environnement financier très spécifique.

Les investisseurs institutionnels optimisent le couple risque-rendement

Laurent Remacle, Directeur du Centre Institutionnels chez CBC Banque

Accompagner les institutionnels, c’est avant tout fixer de manière précise le cadre de risque dans lequel nous allons agir. Celui-ci définit le retour attendu. Contrairement à la clientèle privée, qui définit généralement un profil de risque assez général allant de très défensif à très dynamique, les institutionnels imposent généralement leur allocation stratégique, c’est-à-dire la répartition-type de leurs placements dans les différentes classes d’actifs (actions, obligations, immobilier,…).

«Cette allocation stratégique fixe le cadre de risque et conditionne nos choix tactiques. Nos clients souhaitent obtenir des garanties très précises de conformité de leur portefeuille par rapport à leur allocation stratégique. En d’autres mots, l’optimisation du rendement dans un cadre de risque très strict s’impose comme notre seule ligne de conduite. Notre engagement est de toujours respecter les contraintes fixées par le client.» explique Laurent Remacle, Directeur du Centre Institutionnels chez CBC Banque.

L’intelligence artificielle d’abord, les convictions ensuite

La bonne gestion d’un portefeuille financier institutionnel tient dans la combinaison d’une approche humaine rigoureuse et méthodique et d’une solide infrastructure informatique.

«La digitalisation fait dorénavant aussi partie des processus d’investissement institutionnel puisque 70% de nos portefeuilles sont optimisés par de puissants algorithmes.» explique Laurent Remacle. La majorité des portefeuilles sont décomposés en sous-portefeuilles ou portefeuilles-modèles permettant de répondre à presque tous les cas de figure souhaités par les clients. Le digital est vraiment partie prenante, tant les machines permettent d’optimiser les solutions et d’objectiver les décisions. Le comité d’investissement prend les décisions puis s’appuie sur la puissance informatique pour objectiver et optimiser la solution individuellement, dans l’intérêt de chaque client. Cette combinaison du savoir, des convictions et de l’objectivation s’avère bénéfique. Avoir par exemple cru dans le baril de pétrole il y a quelques mois, s’est en effet avéré très rentable. Tout comme aujourd’hui, il semble opportun de réduire la duration du portefeuille. 

En 1940, la France était certaine de sa stratégie

La ligne Maginot, réputée inviolable, s’est révélée être un système de défense inefficace face à l’invasion allemande. Gérer un portefeuille institutionnel, c’est se prémunir des risques macroéconomiques en considérant un maximum d’éventualités. Aujourd’hui, l’un des principaux dangers qui se profile est lié à la remontée des taux d’intérêt à long terme. Il s‘agit d’une conviction forte qu’il faut anticiper. On ne peut toutefois pas construire un portefeuille en se fondant sur cette seule option. Nos modèles valorisent les probabilités de réalisation de différents scénarii et optimisent les portefeuilles en intégrant de nombreuses options. Nous inspirant des fortifications de la ligne  Maginot, qui n’ont pu empêcher la défaite française malgré l’ampleur du projet, nos portefeuilles sont conçus pour résister à différents scénarii.

Posséder 30% d’actions, c’est aujourd’hui être défensif

Aujourd’hui, il y a une grande confusion entre la volonté de ne pas prendre de risque et celle d’investir en actions. Les actions continuent d’être perçue comme la seule classe d’actifs à risque. Cette perception du risque existe également au sein de la clientèle institutionnelle. Notre travail consiste donc à faire évoluer les mentalités.

Selon Laurent Remacle, «Dans un tel contexte, nous passons en revue les contraintes de gestion avec nos clients afin d’évaluer la résistance du portefeuille face aux risques nouveaux identifiés. En somme, nous réévaluons la ligne Maginot des portefeuilles!»

Interview