Des deux côtés du bilan
Partenaire des PME comme des grands groupes, le binôme CBC Banque et KBC Securities allie opportunément banque de proximité et finance de haut vol. Idéal quand il s’agit de tracer l’avenir financier d’un business et de préserver l’intérêt de ses actionnaires.
Être une banque au service des entrepreneurs, c’est aussi être en mesure de leur ouvrir un écosystème de relations utiles et d’appuis élargis. Ainsi CBC Banque fait-elle régulièrement appel à l’expertise de KBC Securities lorsque des opérations complexes exigent de concevoir des solutions financières sur mesure. À la connaissance fine de l’entreprise, de son historique et de ses dirigeants par CBC, les équipes dédiées de KBC Securities ajoutent leurs capacités pointues d’analyse et de structuration des dossiers, ainsi qu’une anticipation précise des enjeux.
De quoi procéder à des levées de fonds, placements privés ou introductions en Bourse dans les meilleures conditions. Ou encore mener à bien des opérations qui sont autant d’étapes stratégiques dans la vie d’une entreprise, telles qu’une fusion ou une acquisition de taille, un investissement structurant, un projet de développement majeur, une réorganisation d’actionnariat ou une restructuration financière. De l’évaluation des besoins à l’accompagnement stratégique et juridique, les équipes combinées de CBC et KBC Securities interviennent à chaque étape du projet, en véritables partenaires structurants.
Quel regard ces deux acteurs de la Corporate Finance portent-ils sur le marché belge? Et comment, en pratique, œuvrent-ils de concert? Échange avec Geert Cleuren, CEO de KBC Securities, et Nicolas Charlier, Directeur général du Marché des Professionnels et Entreprises de CBC Banque.
Comment résumer les tendances qui portent KBC Securities aujourd’hui?
Geert Cleuren: "Nous avons toujours pu compter sur une communauté d’entreprises ambitieuses. Cela va de l’agroalimentaire en Flandre-Occidentale aux grandes sociétés portuaires à Anvers et à la biotech en Wallonie. Très dynamiques, ces écosystèmes voient grandir des sociétés pour lesquelles la Belgique devient, un jour ou l’autre, trop petite. Ces dernières années, grâce à notre intégration dans le réseau international Oaklins mais aussi à notre très forte connexion avec ces entreprises, nous en avons aidé plusieurs dans des acquisitions stratégiques à l’étranger. On sait tous que les introductions en Bourse se sont raréfiées sur la place de Bruxelles, mais on a assisté à des placements privés, sur lesquels nous sommes très souvent intervenus. Ceci étant dit, pour croître et donner à ces entreprises l’accès aux investisseurs internationaux, la Belgique a aussi besoin d’une vraie stabilité fiscale."
Qu’entendez-vous par des "connexions très fortes" avec les entreprises?
Geert Cleuren: "Nous cherchons à maintenir des relations très étroites avec les actionnaires. Il peut s’agir de sociétés de private equity, de family offices ou d’investisseurs institutionnels. Une grande partie des entreprises belges sont à la fois détenues et dirigées par des familles, dont l’histoire est jalonnée de moments-clés, notamment les transmissions. C’est dans ces moments-là qu’elles font appel à une banque d’investissement comme nous. Si les actionnaires nous font confiance, c’est grâce à notre réputation mais aussi parce qu’ils ont d’abord été des clients de KBC ou de CBC."
Nicolas Charlier: "En Wallonie aussi, on trouve beaucoup d’entreprises familiales, dont CBC est d’ailleurs très proche. À ce titre, nous jouons parfois les apporteurs d’affaires à KBC Securities, même si celle-ci dispose de sa propre équipe francophone. Cette dernière, au terme d’une transaction, nous a déjà permis de proposer avec succès des financements à des sociétés qui n’étaient pas clientes de CBC jusque-là. On est vraiment dans une relation win-win… voire win-win-win si l’on inclut le client."
En quoi un ancrage local est-il important?
Geert Cleuren: "Un dossier n’est pas fait que d’éléments techniques. L’equity story, c’est crucial! Une grande partie de notre job consiste à comprendre parfaitement le business d’un client, les risques et opportunités auxquels il fait face, sa stratégie et le contexte dans lequel il évolue. L’avenir d’une entreprise peut passer par de la croissance organique, des acquisitions ou même une vente à un plus grand groupe. Mener à bien chacune de ces options suppose des niveaux de fonds propres adaptés. Nous en discutons avec les CEO et CFO, mais ce sont bien les actionnaires qui nous donnent mandat."
Nicolas Charlier: "Si nous accompagnons sur la partie crédits, KBC Securities conseille sur cette autre partie du bilan que sont les fonds propres. Or, un bon équilibre entre les deux est absolument indispensable pour une entreprise qui veut avoir les moyens de ses ambitions. Voilà pourquoi, même si nous respectons scrupuleusement les Chinese walls imposés par les bonnes pratiques de nos professions respectives, et les demandes de discrétion de certains clients, les échanges des experts francophones de KBC Securities avec des entreprises wallonnes se font fréquemment de concert avec nos propres équipes."
Certains secteurs sont-ils particulièrement porteurs?
Geert Cleuren: "Nous avons accompagné de nombreuses entreprises dans les secteurs de la biotech, des nouvelles technologies et de l’immobilier. Mais nos clients proviennent de domaines très variés, des télécoms à l’agroalimentaire, en passant par le stockage d’électricité et le recrutement. L’année dernière, en Wallonie, nous avons par exemple accompagné une coentreprise dédiée à la production de radioisotopes destinés à la médecine nucléaire, dans le cadre d’une levée de fonds de série A de 93 millions d’euros. Et récemment, nous avons accompagné l’acquisition d’un grand distributeur wallon de produits alimentaires italiens."
Nicolas Charlier: "Un écosystème porteur est également fait de talents et de collaborations entre partenaires publics, privés et académiques. Et toutes ces forces sont aujourd’hui présentes en Wallonie. On parle souvent des sciences de la vie, et à raison. Mais nous identifions de plus en plus d’entreprises décomplexées dont les ambitions internationales pourraient être soutenues par KBC Securities. Ancrés sur notre territoire, leurs actionnaires sont assez aisément accessibles."
Faut-il être une grande entreprise pour accéder aux services de KBC Securities?
Geert Cleuren: "Il y a bien sûr un certain nombre de critères à remplir, mais nous accompagnons des entreprises enregistrant des EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization) de 0,5 million d’euros ou une valeur d’entreprise de 2,5 millions d’euros. En général, les actionnaires ne rencontrent les banquiers d’affaires qu’au moment des transactions. Mais parce que KBC Securities appartient à une grande banque ancrée localement, notre dynamique est tout autre. Nous nous inscrivons dans des relations de partenariat très durables avec les clients que nous conseillons."
Nicolas Charlier: "Cet aspect est essentiel. À certaines occasions, la tentation d’une banque d’affaires lambda peut être de pousser des actionnaires à une transaction sans réellement examiner toutes les options qui s’offrent à eux pour réaliser leurs ambitions. Nous nous inscrivons dans une optique très différente. Et nous discutons toujours de gouvernance, car c’est elle qui conditionne en premier l’avenir à long terme d’une entreprise. C’est aussi la première chose qu’un investisseur regarde quand il s’intéresse à une société. D’ailleurs, nous travaillons actuellement sur un dossier où ces aspects sont ardemment discutés, avant même d’aborder la question de la valorisation."
Justement, avec une génération de baby-boomers qui passe la main, nombre d’entreprises se retrouvent à un tournant. Quel rôle entendez-vous jouer dans ce contexte?
Geert Cleuren: "La pérennisation, ou non, d’un actionnariat familial dans une entreprise recèle de nombreux enjeux. Parfois, certains projettent l’entreprise sur des décennies quand d’autres souhaitent vendre. Il est donc très important pour nous de connaître intimement les dynamiques, les intérêts et ambitions qui animent ces familles et les membres de chaque génération. Régulièrement, des familles que nous avons conseillées dans le cadre d’une vente fondent ensuite un family office avec le produit de celle-ci. Ils font alors appel à nous, cette fois pour les conseiller en tant qu’investisseurs potentiels."
Nicolas Charlier: "Les décisions de transmission sont lourdes de sens et peuvent générer beaucoup d’émotions et de ressentis. C’est pourquoi elles doivent se préparer et se structurer avec soin. Ces processus prennent plusieurs années. Cela dit, les dirigeants-actionnaires abordent ce sujet avec nettement plus de professionnalisme qu’il y a encore 10 ans. De plus en plus, des pactes d’actionnaires et autres chartes familiales sont mis en place afin de définir précisément les relations et les règles entre la famille, les actionnaires et la direction."