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Du financement à l’impact

Bien au-delà de son rôle financier, CBC Banque se veut un catalyseur de la transition durable des entreprises wallonnes.

À l’heure où l’on parle de recul de l’écologie sur la scène politique et où les prix de l’énergie se sont stabilisés, beaucoup seraient tentés de penser que les entreprises ont elles aussi donné un coup de frein à leurs ambitions durables. Ceux-là seront surpris par les enquêtes les plus récentes, qui établissent à quel point les questions de transition énergétique et de durabilité demeurent en haut de l’agenda de nombreux dirigeants wallons, en particulier dans les grands groupes industriels.

Qu’en est-il des PME? Quels sont leurs moteurs et perspectives? Michael Menu est cofondateur de Broptimize. Cette société liégeoise guide ses clients dans tous les aspects de la transition énergétique, de l’audit de consommation à la production d’énergie renouvelable et à la négociation de contrats. Massimo Palin est le CEO de TNC: accompagné par CBC Banque et Broptimize, ce spécialiste du déploiement des enseignes et de l’identité de marque vient de publier son premier rapport de développement durable. Au sein de CBC Banque, Stéphanie Coppée conseille quant à elle les entreprises wallonnes dans leur trajet de transition durable au sens large.

Les PME wallonnes s’engagent-elles à vos yeux dans de véritables plans de transition?

Michael Menu

Michael Menu: "Pour être franc, les PME qui font preuve d’une vision ESG et adoptent de véritables politiques en la matière sont encore trop rares. Chez les plus petites, les projets restent ponctuels, très court-termistes et liés à la peur d’une montée soudaine des prix de l’énergie. Les réflexions sont souvent plus avancées dans les sociétés de taille moyenne. En partie parce qu’elles disposent de davantage de ressources, mais aussi parce qu’elles comptent de plus grands clients. Ces derniers, contraints par les règles de reporting ESG, demandent de plus en plus à leurs fournisseurs de faire état de leurs propres efforts."

Stéphanie Coppée: "Mettre en place une stratégie nécessite d’y consacrer un budget, mais aussi du temps. Un élément dont les dirigeants des plus petites structures manquent cruellement. CBC a pris conscience de cette réalité voici plusieurs années déjà. C’est ainsi que, au-delà des questions de financement, nous avons voulu jouer un rôle d’accompagnement plus large et orienter les dirigeants vers des partenaires en mesure de les épauler."

Pourquoi TNC s’est-elle engagée dans cette démarche?

Massimo Palin: "Nous faisons nous aussi face aux demandes ESG de plus en plus régulières de nos grands clients. Plutôt que d’improviser nos réponses et nos initiatives, nous avons souhaité professionnaliser notre approche, car nous voulons absolument éviter le greenwashing. Quand CBC nous a proposé de rencontrer Smart2Circle et Broptimize, nous avons directement dit oui! Je crois profondément à cette approche en équipe. Elle nous a permis d’établir une vraie stratégie et les bases d’un suivi structuré sur lesquelles nous avons pu nous appuyer afin de construire un rapport crédible."

Les dirigeants de PME sont-ils convaincus du lien entre durabilité et rentabilité?

Michael Menu: "Pas encore suffisamment à mes yeux. Les retours sur investissement dans l’énergie durable sont avant tout palpables dans les périodes de crise. En dehors de ces moments, les dirigeants ont tendance à se focaliser sur le très court terme plutôt que d’intégrer les bénéfices à long terme d’un vrai plan. Or, quand une flambée d’inflation survient, les différences de coûts entre les PME qui ont anticipé et les autres peuvent s’élever à des centaines de milliers d’euros et menacer la compétitivité – voire la survie – des secondes."

Stéphanie Coppée

Stéphanie Coppée: "Il est vrai que sur ces sujets, nous parlons davantage au CEO avant d’échanger avec le CFO. Simplement parce qu’un trajet de transition durable implique de prendre des décisions stratégiques dont il n’est pas toujours facile de chiffrer les impacts positifs. Ils sont pourtant bien réels. Notamment en termes de réputation commerciale, d’accès aux marchés publics et de stimulation de l’innovation. L’enjeu est vraiment de déclencher dans l’esprit des dirigeants cette association entre durabilité et opportunité de croissance."

Massimo Palin: "Notre premier audit nous a révélé que ce sont avant tout les transports et les émissions de nos fournisseurs et clients qui alourdissent notre bilan carbone. En particulier si les enseignes que nous livrons sont maintenues allumées toute la nuit. Cela nous pousse à innover. Notre bureau d’études travaille sur des solutions qui autorisent un meilleur rendu lumineux en utilisant moins d’énergie, ou qui règlent automatiquement les allumages en fonction de la luminosité. Ou encore des enseignes dont les composants sont facilement séparables et recyclables. Par ailleurs, TNC est reconnue pour la qualité technique des dossiers qu’elle introduit lors d’appels d’offres. Communiquer rigoureusement sur nos efforts de durabilité et l’impact sur le bilan carbone de nos clients devrait renforcer notre position à cet égard.”

La conviction citoyenne est-elle aussi un moteur pour les dirigeants qui décident de franchir le pas?

Michael Menu: “Comparativement à l’aspect financier, commercial ou à la motivation citoyenne d’une entreprise, le levier de la régulation a peu d’impact sur les PME, car elles n’ont jamais été directement concernées par la CSRD. La simplification n’a donc eu aucune influence sur notre chiffre d’affaires.”

Stéphanie Coppée: “Il faut reconnaître que la CSRD peut être synonyme de lourdeur administrative pour les petites structures. Pour celles qui se seraient engagées de toute façon, cela peut même être une bonne chose dans la mesure où cet allègement va libérer du temps et des ressources pour le passage à l’action.”

Massimo Palin

Massimo Palin: “La structure de notre premier rapport de durabilité a été directement inspirée des obligations CSRD. Pour moi, il ne faut pas considérer la régulation comme une simple prescription ou des obligations de chiffres à communiquer, mais bien comme un élément de compréhension de tout ce qui entre en jeu avec la durabilité. Cela inclut les émissions de CO2, mais aussi les questions de gestion des déchets, de circularité et de bien-être et sécurité des salariés, entre autres.”

Les prix de l’électricité négatifs peuvent-ils eux aussi décourager l’investissement durable?

Michael Menu: “La volatilité des prix de l’énergie complique le calcul d’un retour sur investissement à cinq ans. Ceci étant dit, toute transition énergétique commence par une réduction de sa consommation avant un investissement prudemment dimensionné. Parfois mal conseillées par les installateurs, certaines sociétés ont clairement surinvesti dans des panneaux photovoltaïques par rapport à leurs besoins. Avec l’explosion du nombre d’installations, les situations d’offre excédentaire sur le réseau que nous connaissons aujourd’hui étaient relativement prévisibles.”

Massimo Palin: “Nous avons quant à nous opté pour un nombre raisonné de panneaux. La surproduction éventuelle sert à alimenter des bornes de recharge pour véhicules électriques. Ce qui compte, c’est de bien communiquer nos besoins et nos projections à nos partenaires, en fonction de notre stratégie.”

Stéphanie Coppée: “Si l’imprévisibilité du marché de l’énergie a un impact, les besoins d’une entreprise évoluent aussi avec son histoire. C’est pourquoi il faut régulièrement réévaluer un plan, ses modalités de financement, et éventuellement programmer de nouvelles actions. Car la durabilité est un projet qui ne s’arrête jamais.”

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