Capteurs de croissance
De l’ouverture de son premier compte à la perspective d’une entrée en Bourse, I-care a trouvé en CBC un partenaire fidèle avec qui grandir.
Pour qui s’intéresse aux succès wallons, I-care est un nom qui résonne. Fondée voici un peu plus de 20 ans, l’entreprise montoise s’est progressivement imposée en leader mondial de la maintenance prédictive, et emploie désormais plus de 1.000 personnes à travers le monde.
Interrogé sur les moments clés qui ont jalonné l’histoire de la société, le CEO Fabrice Brion cite en premier lieu l’année 2007 et la décision prise avec son cofondateur, Arnaud Stiévenard, d’investir dans un lourd programme de R&D. Une décision qui porte encore son entreprise. "Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est parce que la technologie que nous avons développée est supérieure à celle de nos concurrents", souligne-t-il. "Mais à l’époque, parler d’IA appliquée, de mesures de vibrations et de maintenance prédictive auprès des investisseurs n’avait rien d’évident."
Trois ans plus tôt, I-care en est au stade de start-up de quatre personnes en création. Mais CBC fait déjà office de partenaire financier. "CBC est ma banque au niveau privé, c’est donc assez naturellement là que j’ai ouvert le premier compte de l’entreprise", sourit le CEO.
Au rythme de sa croissance, l’ensemble des départements de CBC ont accompagné I-care, de la première libération de capital jusqu’aux opérations internationales qu’elle mène aujourd’hui. "Ce partenariat de très long terme est la parfaite illustration des relations de proximité et de confiance que nous voulons mettre en place avec les entreprises wallonnes", rebondit Nicolas Charlier, directeur général du marché des professionnels et entreprises. "L’idée, c’est de grandir ensemble"
Croître organiquement et par acquisition
Si I-care jouit d’une croissance organique annuelle de 30% depuis de nombreuses années, elle a aussi procédé à plusieurs acquisitions, parmi lesquelles Allied Reliability Group EMEA en 2017 et le spécialiste de la détection par ultrasons SDT International au printemps de cette année. "On marche mieux sur deux jambes que sur une seule", explique Fabrice Brion. "C’est pourquoi, dans un secteur appelé à la concentration, l’acquisition a toujours fait partie de notre stratégie. L’enjeu est de communiquer notre croissance organique à ces nouvelles entités. À terme, nous voulons être parmi les trois ou quatre grands acteurs mondiaux consolidés qui subsisteront."
Ainsi, le dirigeant entend asseoir fermement le statut de leader d’I-care sur un marché de la maintenance prédictive en croissance exponentielle. Un marché qui devrait, selon certaines études, se voir multiplié par 10 sur la prochaine décennie. Convaincus de ce potentiel, les dirigeants d’I-care ont procédé, dès 2022, à une importante levée de fonds lui ouvrant la possibilité de produire en masse une nouvelle génération de capteurs développée en interne. "De 1.000 unités par an, nous sommes montés à une capacité de production d’un million. Sans ce pari réussi du passage à l’échelle, nous ne pourrions satisfaire la demande actuelle. Certains de nos clients nous commandent plusieurs centaines de milliers de capteurs!"
Expansion internationale
Plus de la moitié du chiffre d’affaires d’I-care est réalisée à l’étranger. Les décisions du management se fondent, pour chaque territoire donné, sur la présence – avérée ou non – d’industries dont elle s’est fait une spécialité, sur le niveau d’activité de ses clients existants dans la région et sur l’attrait du marché pour la maintenance prédictive.
L’occasion pour Nicolas Charlier de rappeler le rôle crucial que CBC entend jouer dans le développement international d’I-care. "Par notre ancrage, nous connaissons bien les réalités locales wallonnes. Mais nous disposons aussi d’antennes aux quatre coins du monde qui offrent aux sociétés la possibilité de s’internationaliser. Il y a un seul dossier I-care, maîtrisé de la même façon dans notre bureau de Mons que dans les succursales de KBC France ou KBC New York. Cela fluidifie les collaborations et accélère les prises de décision."
Nous disposons d’antennes aux quatre coins du monde qui offrent aux sociétés la possibilité de s’internationaliser.
Nicolas Charlier, directeur général du marché des professionnels et entreprises chez CBC
Maintenance "as a service"
Il en va de même des services working capital solutions de la banque. Grâce à de puissants outils d’analyse, CBC aide les entreprises à gérer leur fonds de roulement de façon optimale. À cet égard, Fabrice Brion se réjouit de servir quasi exclusivement de grands industriels dont le risque de défaillance est proche de zéro, et de bénéficier d’un marché très récurrent. "Notre chiffre d’affaires est garanti dans nos carnets de commandes pour les cinq prochaines années. En revanche, les acteurs ont coutume de négocier leur fonds de roulement sur leurs fournisseurs en payant à 90 ou 120 jours fin de mois, voire plus encore."
Par ailleurs, les grands industriels tendent aujourd’hui à rechercher des solutions de maintenance "tout en un", intégrant à la fois hardware, software et service. Un modèle vers lequel I-care se dirige résolument. Moyennant un abonnement mensuel par machine, chaque client dispose d’un ensemble complet de capteurs, de l’accès au logiciel de gestion et d’intégration des données, ainsi que du fruit de l’analyse des données – boostée à l’IA – afin d’optimiser la maintenance et la fiabilité d’un équipement. I-care demeurant propriétaire des capteurs, ce système lui permet de s’affranchir des droits de douane, un élément non négligeable quand on sait que 40% de ses commandes émanent des États-Unis. Ce modèle "as a service" permet de stabiliser la relation client et de soutenir la croissance à long terme.
Dialogue à haute valeur ajoutée
Autant de sujets de réflexion que Fabrice Brion et son CFO, Bruno Casamassa, partagent de longue date avec leur banquier. "Incarner un partenaire crédible, c’est saisir la vision stratégique d’un dirigeant, comprendre comment son business model évolue et l’impact que cela va avoir sur le cycle d’exploitation, les risques associés à son activité, la génération de cash-flow, et tous les autres facteurs qui influeront sur les besoins de financement", confirme Sébastien Keymolen, directeur du Centre Corporate de CBC. Benchmarks, modèles prédictifs… La banque peut, ici encore, appuyer son conseil sur la très large expertise accumulée par le groupe KBC tout entier, en Belgique comme à l’international.
"Grâce à notre proximité, nous pouvons nourrir un dialogue à haute valeur ajoutée", reprend Nicolas Charlier. "Il s’agit de saisir les signaux de transformation, d’anticiper les changements et de proposer, en toute agilité, de nouvelles solutions. Et puis, nous n’hésitons pas à challenger un client!" Une réalité dont se réjouit Fabrice Brion: "Je ne suis pas CEO de droit divin. Et en tant que passionné de Formule 1, je suis convaincu que, quels que soient les succès, la performance repose sur la remise en question permanente, liée à une agilité pour s’adapter aux changements et garder l’avantage compétitif."
Valeurs
Puisque l’on parle de performance, Fabrice Brion se plaît encore à souligner les deux autres valeurs cardinales sur lesquelles repose la culture d’entreprise d’I-care: la durabilité et le respect de l’humain. "Rappeler sans cesse ses valeurs est fondamental pour maintenir une cohérence décisionnelle dans un groupe en expansion internationale rapide."
À ses yeux, la durabilité s’incarne aussi dans le maintien de relations à long terme. "C’est le cas pour nos employés – notre turnover est de moins de 2% – mais aussi pour nos clients, fournisseurs et partenaires, dont CBC fait partie depuis plus de 20 ans."
Introduction en Bourse
Jalonnée d’augmentations importantes de capital, l’histoire d’I-care pourrait, à l’avenir, passer par une introduction en Bourse. Une opération d’envergure qui reste conditionnée à des conditions de marché favorables et nécessite une longue préparation. Ici encore, le groupe auquel CBC appartient souhaite jouer un rôle central, à travers les conseils de KBC Securities.
Incidemment, Fabrice Brion confie que, si les questions de financement l’intéressaient peu au début, elles composent dorénavant la partie de son job qu’il préfère. "En termes de structuration financière, une IPO constitue évidemment le Graal, du fait de son impact, de sa complexité et de ses exigences", conclut Sébastien Keymolen. "Le timing et la lecture du contexte macroéconomique sont essentiels pour le succès d’une IPO. À travers KBC Securities, nous accompagnons les entrepreneurs dans la structuration de leurs besoins, l’analyse des options stratégiques, et la définition du bon moment pour accéder aux marchés financiers."